VISIOCONFERENCE

 

Visio du lundi octobre 2025

thème :

les isolants naturels : impact environnemental et performance pour l’isolation durable

par : par Emmanuel LAFAYE formateur et économiste de la construction durable

La présentation sur les matériaux isolants biosourcés et leurs avantages environnementaux a couvert les caractéristiques communes des matériaux biosourcés comme la paille et la cellulose, ainsi que leurs propriétés d’isolation comparées aux matériaux conventionnels.


Matières biosourcées et isolation

Emmanuel LAFAYE a présenté son expérience de 25 ans dans les matériaux biosourcés, notamment en tant que directeur commercial du premier grossiste français et concepteur de la première maison passive biosourcée autonome en eau en Ile-de-France. Il a expliqué que le marché des isolants biosourcés représente environ 11% du marché de l’isolation en 2023, en forte progression grâce à la réglementation environnementale RE 2020 qui prend en compte l’impact carbone des bâtiments. Emmanuel a détaillé la classification des matériaux biosourcés en groupes selon leur développement commercial, mettant l’accent sur les matériaux les plus établis comme la paille, le chanvre, la fibre de bois et la cellulose, ainsi que sur les matériaux moins diffusés comme le liège la laine d’herbe ou de lin.


Matériaux Isolants Biosourcés

Emmanuel a présenté les caractéristiques des matériaux isolants biosourcés en comparaison avec les matériaux conventionnels comme le polystyrène et la laine de verre. Il a expliqué que bien que les matériaux biosourcés soient moins isolants que les matériaux chimiques (comme le polyuréthane), ils offrent d’autres avantages tels qu’une bonne régulation hygrométrique et une capacité de déphasage thermique utile pour la surchauffe d’été. Emmanuel a souligné que les matériaux biosourcés sont généralement recyclables, utilisent des matières premières locales et ont un impact carbone plus faible, ce qui en fait des options environnementales plus vertueuses.

Ouatte de Cellulose et Déphasage Thermique

Emmanuel a présenté un film de deux minutes sur les boîtes de cellulose comme solution de déphasage thermique, expliquant comment ces matériaux peuvent retarder la pénétration thermique en été grâce à leur densité et capacité gluellumique. Il a comparé l’efficacité des boîtes de cellulose avec la laine de verre, montrant que les boîtes de cellulose offraient un meilleur déphasage thermique en résistant mieux à la chaleur. Emmanuel a conclu en expliquant comment il utilise cette technique dans sa propre maison pour maintenir une température intérieure de 24,9 degrés maximum pendant les surchauffes d’été.

Matériaux d’Isolation Biosourcés

Emmanuel a présenté différents matériaux d’isolation biosourcés, notamment le béton de chanvre qui offre un retard au feu de quatre heures et la paille qui peut être utilisée à forte densité avec un enduit protecteur. Il a expliqué que la paille doit être placée sur chant pour optimiser la résistance thermique de la paroi et a mentionné que la France est leader européen dans ces matériaux biosourcés. Emmanuel a conclu en soulignant l’importance d’intégrer ces solutions biosourcées de manière stratégique dans les projets de construction pour optimiser les performances globales : le bon matériau au bon endroit.


Matériaux Isolants et Recherche Construction

Une discussion a suivi autour des propriétés et des avantages des matériaux isolants, notamment la laine de verre et la paille. Une invitée, ayant travaillé 25 ans pour Saint-Gobain, a expliqué que la laine de verre, contrairement a une idée reçue, n’est pas cancérogène et se dissout dans les alvéoles pulmonaires contrairement à l’amiante. Emmanuel a souligné l’importance de l’hygrométrie et des conditions de stockage et de mise en œuvre pour les matériaux d’origine végétale. Il a également présenté les progrès récents sur l’utilisation de la paille comme matériau porteur dans la construction et l’Isolation par l’Extérieur (ITE), notant qu’un appel à projet européen (POP 2030 du Réseau Français de Construction en Paille) finance actuellement des recherches sur ce sujet.

En conclusion :

Les isolants biosourcés sont apparus en France dans les années 70, ils ont subi l’hydre des fabricants oligopolistiques d’isolants conventionnels dont les produits se sont imposés après la deuxième guerre mondiale. Mais à force d’opiniâtreté, les acteurs du biosourcés ont réussi à faire reconnaître les avantages de ces isolants à faible impact carbone et à valider leurs techniques par le CSTB et les assurances. La RE2020 a nettement favorisé les décisions d’intégrer ces matériaux dans l’ensemble des projets neufs. Les paliers de cette règlementation en 2028 et 2031 imposent dorénavant, s’il n’y a pas de changement d’ici là, une intégration systématique de matériaux biosourcés (isolants et autres) dans tous les projets de construction neuve de logements, bureaux ou enseignement primaire et secondaire. On ne remplacera pas systématiquement les isolants conventionnels par des isolants biosourcés mais simplement en mettant le bon produit au bon endroit en fonction des caractéristiques techniques, économiques et environnementales.

 

Le lien de sa prestation ICI

 

Bertrand